Mar 09, 2024

Témoignage d’Andrea

Andrea était employée à plein temps, mère et épouse. Elle n’aurait jamais imaginé devenir aidante aussi tôt dans sa vie, voire jamais du tout. Sa vie a basculé soudainement le 21 décembre 2015, lorsque son mari a été blessé au travail après avoir été victime d’une crise cardiaque et d’un arrêt cardiaque. Plus tard, son mari a été diagnostiqué avec un syndrome post-commotionnel. 

Comme beaucoup d’autres personnes aidantes naturelles se retrouvant dans la même situation, Andrea n’a pas d’abord réalisé qu’elle était une personne aidante :

« Je faisais simplement ce qu’il fallait faire – c’est mon mari. Je n’ai pas réalisé que je faisais quelque chose qui sortait de l’ordinaire… Je n’ai pas réalisé que je pourrais être qualifiée de personne aidante naturelle. En réalité, ses soins et son bien-être étaient au centre de mes préoccupations 24 heures sur 24… À chaque instant, j’effectuais des recherches, je lisais des articles, je prenais des rendez-vous et j’y assistais. C’est terrible de voir quelqu’un qu’on aime souffrir, alors je me suis donné pour mission d’essayer de trouver ce qui pourrait soulager mon mari. Cette démarche avait ses inconvénients, car je ne vivais pas dans l’instant présent. Je n’étais pas consciente de ce que nous avions parce que je me souciais tellement de ce que nous n’avions pas… Une fois que j’ai reconnu que j’étais une personne aidante naturelle, j’ai pu mieux accepter tout ce que cela impliquait ».

Après son retour au travail, la réalité de son rôle de personne aidante et d’employée à temps plein a commencé à peser sur Andrea : « J’avais repris le travail et j’étais loin de la maison. Cela me stressait – même si je savais qu’il allait bien, j’étais toujours inquiète. J’avais l’impression que si je ne trouvais pas toujours des moyens de le soulager, je l’abandonnais – c’est très difficile à concilier ».

Un autre aspect inattendu du parcours d’Andrea a été d’essayer de comprendre la nouvelle dynamique familiale. Lorsqu’il s’agissait de comprendre cette « nouvelle réalité », elle expliquait à quel point cela pouvait être complexe :

« Cette expérience ne concerne pas seulement mon mari.  Elle le concerne, elle m’affecte, elle nous affecte en tant que couple, et elle a touché notre famille, nos enfants et nos petits-enfants. Cela a un impact sur tout le monde et on ne s’en rend pas compte au début. Chaque aspect de notre vie a nécessité des ajustements. Nous essayons d’accepter notre nouvelle réalité et de la redéfinir. Nous regrettons toutes les choses que nous ne pourrons plus faire ».

Andrea s’efforce de rester forte et en bonne santé pour sa famille. Elle a pris des mesures pour s’assurer qu’elle ne s’occupait pas seulement de son mari, mais aussi d’elle-même :

« J’ai suivi une thérapie, car on ne sort pas indemne d’un événement traumatisant. J’ai eu beaucoup de chance et j’ai pu participer à un programme pilote de thérapie cognitivo-comportementale dans ma région. C’était fantastique ». Elle a également souligné l’importance pour les personnes aidantes de ne pas se juger sévèrement lorsqu’elles ressentent de la tristesse ou de l’impuissance : « En réalité, tout le monde se sent impuissant et en colère. Il est tout à fait normal et attendu d’éprouver ces sentiments lorsque l’on voit un être cher souffrir. Ce n’est pas un défaut de caractère, toutes les personnes aidantes le vivent. Je ne suis pas une mauvaise épouse parce que je me suis sentie impuissante, je suis simplement humaine ».

Bien que son parcours soit le résultat d’un travail acharné et d’un dévouement à son rôle de personne aidante, Andrea espère des améliorations pour l’avenir :

« J’aimerais que les autres reconnaissent pleinement ce que représente l’aidance naturelle, son étendue et son impact. J’aurais souhaité que quelqu’un me dise que j’étais une personne aidante naturelle. J’aimerais ne pas avoir à demander de l’aide. J’aimerais qu’on me l’offre – que quelqu’un me dise : “Hey, tu es une personne aidante naturelle, viens me parler parce que tu en as besoin”. En réalité, tout le monde a besoin de quelqu’un à qui parler et cela ne signifie pas être faible. L’aidance naturelle est une lourde tâche. C’est un travail difficile, mais nécessaire ».

Andrea a réfléchi à l’importance de la communication avec les pairs : « Je sais qu’il y a des centaines de milliers de personnes dans la province de l’Ontario qui subissent une commotion cérébrale chaque année, et cela signifie qu’il y a probablement des centaines de milliers de personnes aidantes naturelles, mais je ne pouvais toucher aucune d’entre elles. J’étais seule. Lorsque j’ai rejoint le groupe de pairs, j’ai réalisé qu’il y avait d’autres personnes comme moi. Je n’étais pas la seule. Cela m’a aidée à comprendre ce que je ressentais et ce que je vivais ».

Malgré les défis complexes auxquels elle a dû faire face, Andrea demeure optimiste quant à sa situation familiale : « Nous nous considérons comme faisant partie des 10 % de personnes chanceuses qui survivent à un arrêt cardiaque en dehors d’un hôpital. Nous sommes du bon côté de ce ratio… Je pense que l’aspect le plus gratifiant du rôle de personne aidante a été de remettre la vie en perspective. Je travaille encore sur ce point; j’essaie de ne pas m’inquiéter des petites choses – il y en a beaucoup, mais j’essaie de ne plus m’en soucier ».

Pour de plus amples informations, veuillez communiquer avec Andrea à : pcs.arovazzi@gmail.com.

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